Pour mieux documenter la faune de notre région, nous avons organisé un projet pour identifier les espèces de moules d’eau douce présentes sur la Haute-Côte-Nord. Les moules d’eau douce (ou mulettes) vivent dans les lacs et rivières. Il en existe 300 espèces en Amérique du Nord, dont 70% risquent de disparaître. Au Québec, on retrouve 21 espèces dont 8 sont sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec. Leur déclin est dû à de nombreuses causes donc les changements dans l’habitat, la pollution, les espèces exotiques et les changements climatiques.
La présence de mulette est d’une grande importance dans les écosystèmes puisqu’elle représente une source importante de nourriture pour les animaux et que son mode s’alimentation par filtration permet d’améliorer la qualité de l’eau. De plus, ces organismes sont d’excellents indicateurs de la qualité de l’eau puisqu’elles sont sensibles aux perturbations de leur habitat, à divers types de pollution et qu’elles sont faciles à inventorier. Il est donc important de connaître celles que nous avons sur notre territoire pour mieux les protéger!
À l’été 2021, nous avons inventorié différents plans d’eau des bassins versants du ruisseau Moreau et de la rivière Petits Escoumins. Le protocole est assez simple, nous nous déplaçons dans des rivières et lacs et nous scrutons le fond à l’aide d’un aquascope (Chaudière de 18L, au fond transparent) pendant un temps défini. Ensuite, chaque mulette découverte est identifiée, pesée et mesurée, puis elles sont soigneusement remises en place.
En tout, 6 stations ont été inventoriées dans divers habitats, des rivières, des marais et des lacs. Deux espèces de moules ont été identifiées, soit la mulette perlière (Margaritifera margaritifera) de l’est et l’anodonte de l’est (Pyganodon cataracta). Le total des captures est de 99 mulettes perlières et 319 anodontes.
Avez-vous déjà observé d’autres espèces de mulettes qui vivent dans nos lacs et rivières?
Attention ! La récolte de mulettes est interdite par des règlements provinciaux ! Il faut un permis (ce que nous avions).
Pour plus d’informations, contactez-nous !
Anecdote de Sarah : Nous étions à la recherche de mulettes dans un étang vaseux. Soudain, j’observe ma main et pour me rendre compte qu’une petite sangsue s’y est accrochée. Je l’arrache immédiatement, prise de peur. Au même moment, Catherine observe également ses mains pour se rendre compte qu’elle n’avait pas une, mais bien une dizaine de sangsues accrochées, dont une énorme! Elle avait certainement mis les mains dans une pouponnière la pauvre. Il faut savoir que Catherine et moi avons toutes les deux une forte tendance à l’exagération, et que cet épisode s’est produit dans un état de panique générale. Tellement que Catherine a perdu ses lunettes polarisées dans la vase. Heureusement, tout s’est bien terminé et nous avons décroché chaque sangsue avec du sel. Anecdote de terrain qui nous fait bien rire depuis!