Les milieux humides
Sur notre planète, il existe deux grands types de milieux : le milieu terrestre et le milieu aquatique. Les milieux humides s’avèrent être un compromis entre les deux. C’est ce qui explique toute leur richesse et toute leur importance. Parfois herbeux, parfois boisés, ces milieux revêtent des aspects si différents qu’on a peine parfois à les reconnaître. Correspondant à plus de 12% du territoire québécois, on regroupe ces habitats en différents grands types : l’étang, le marais, le marécage et la tourbière. Cette dernière est de loin la plus présente sur notre territoire, représentant à elle seule 85% des milieux humides. Les rives marécageuses des lacs et des rivières font aussi parties des milieux humides.
Les milieux humides sont des écosystèmes très diversifiés
Les milieux humides sont des écosystèmes très diversifiés et des plus productifs de notre province. Ils constituent un habitat très recherché par une multitude d’espèces végétale et animales où beaucoup y passent au moins une partie de leur vie. Une grande quantité d’animaux naissent, vivent et se reproduisent dans un milieu humide. Ils utilisent un grand nombre de ses ressources, allant de la nourriture jusqu’aux matériaux de construction pour leur nid, abri ou tanière. De l’orignal au castor, des canards aux libellules, des quenouilles aux chicoutés, les milieux humides foisonnent de vie! Ils constituent aussi un lieu idéal pour la pratique de nombreux loisirs tels la chasse, la pêche, la randonnée ou l’observation d’oiseaux.
Les milieux humides assurent aussi plusieurs rôles profitables
Les milieux humides assurent aussi plusieurs rôles profitables tant pour la qualité de vie des êtres humains que pour celle des animaux et des plantes qui y vivent. Ils sont à la fois régulateurs, barrière, filtre et abri. Ils agissent d’abord comme des éponges géantes qui retiennent l’eau lors de fortes pluies ou de la fonte des neiges et qui la libèrent lentement lors de la saison sèche. C’est en grande partie grâce à ce mécanisme de régulation que les dommages liés aux inondations et aux sécheresses peuvent être limités. En plus de fixer les sols, la végétation présente dans les milieux humides ralentit le débit des eaux de surface et diminue l’érosion des berges quand le niveau d’eau est élevé. Les milieux humides agissent aussi comme des usines d’épuration des eaux. La végétation filtre l’eau des lacs et des rivières en emmagasinant les polluants et en retenant les sédiments en suspension, ce qui améliore grandement la qualité de l’eau.
L’abri offert par le couvert végétal et la nourriture abondante et variée
L’abri offert par le couvert végétal et la nourriture abondante et variée des milieux humides en font un lieu idéal dont plusieurs espèces animales et végétales dépendent. Les oiseaux en migration y font des haltes pour se refaire des forces avant de poursuivre leur voyage, alors que les poissons en font leur site de frai et d’alevinage. Plusieurs espèces comme l’orignal, le vison, la loutre et la martre dépendent aussi des milieux humides pour leur survie. Les tourbières agissent aussi comme puits de carbone, emmagasinant à elles seule 1,5 fois plus de carbone que nos forêts, bien qu’étant sept fois moins présentes au Québec.
Au Québec, au cours des dernières décennies, des centaines de milieux humides ont été perturbés
Au Québec, au cours des dernières décennies, des centaines de milieux humides ont été perturbés au profit du développement forestier, activités agricoles, construction de chalets ou de routes et bien plus encore. Des bouleversements apportés à ces milieux particuliers peuvent avoir des impacts considérables sur l’environnement, dont la qualité de l’eau et sur la survie des espèces qui s’y trouvent. Il faut se rappeler qu’ils constituent un refuge irremplaçable pour de nombreuses espèces fauniques, dont celles convoitées par les chasseurs. Différents acteurs de l’eau travaillent présentement à élaborer des Plans régionaux des milieux humides et hydriques permettant d’allier la conservation de ces milieux et le développement des régions selon les MRC du Québec.
Barrage et castor
Petits conseils pratiques pour protéger les milieux humides
Conservez les arbres morts et évitez de faucher les abords d’un milieu humide.
· Limitez les répercussions des activités de loisir en demeurant dans les sentiers tracés, ne circulez pas en VTT dans les zones humides.
· Respectez les périodes critiques de nidification des oiseaux et de frai des poissons.
· Évitez de drainer les milieux humides de votre propriété ou de défaire les barrages de castors.
· Procédez à des coupes sélectives en dehors des périodes de nidification des oiseaux.
· Laissez des arbres de grand diamètre dans la forêt pour offrir un habitat naturel aux espèces qui y nichent (écureuils, hiboux, pics, canards).
· Lors de vos loisirs en forêt, veillez à ne laisser aucun déchet derrière vous.