L’Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord (OBVHCN) a reçu l’aide financière de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique (FCSA), de l’Agence Mamu Innu Kakussesht (AMIK) ainsi que le support de l’UQAC pour la réalisation de ce projet.
Cet investissement a permis d’entreprendre une pêche à l’électricité (méthode de capture non létale) sur la rivière des Escoumins et sur ses tributaires majeures au cours de l’été et de l’automne 2022, et ce, afin d’y dresser le portrait de la population de saumon atlantique (Salmo salar) juvénile.
L’état de la population de saumon atlantique juvénile sur la rivière des Escoumins demeure méconnu jusqu’à ce jour. Il s’agit d’informations cruciales puisque le recrutement de nouveaux saumons influence directement l’abondance des adultes. Une étude menée en 2021 par l’OBVHCN souligne d’ailleurs le manque de connaissance sur l’emplacement exact des sites de nidification. En parallèle, un projet pour la réactivation d’anciens méandres est à venir et devrait rétablir les processus hydrogéomorphologique de la rivière afin d’en améliorer l’habitat du saumon atlantique. Il est donc important d’avoir un portrait actuel de la population juvénile avant la réalisation de tels travaux.
Les résultats démontrent une forte concentration de saumon atlantique juvénile âgé de 1 an et plus (1+) sur l’ensemble de la rivière, suivi des 0+ et des 2+. L’âge fut déterminé par la distribution des longueurs et appuyé par l’analyse des écailles. On y observe une forte concentration de 0+ en aval de la rivière à Polette et de 1+ en aval de la rivière Casette. De même, on retrouve une forte concentration à l’intérieur même des tributaires, dont la rivière Castor qui est deux à cinq fois plus prolifique que les autres stations. Cela démontre la grande importance des tributaires dans le processus de recrutement de la rivière des Escoumins. D’ailleurs, il se peut que le frai ait davantage lieu en amont du cours principal qu’en aval puisque c’est là qu’on y retrouve le plus de 0+. Grâce à ces précisions, la recherche des sites de nidifications sera plus ciblée à l’avenir. Finalement, l’AMIK a entrepris de comparer l’ADN des saumons de la rivière des Escoumins avec celle de la rivière Moreau située à proximité pour savoir s’il y a des croisements entre ces populations. Toutefois, ces résultats ne sont pas disponibles à l’heure actuelle.
Dans le cadre de ce projet, plusieurs stations de pêche électrique ont été réalisées dans le cours principal de la rivière des Escoumins, soit jusqu’à la chute à Pinel au km 36 et dans ses tributaires principaux que sont la rivière Cassette au km 15, à Polette au km 25 et Castor au km 29. La pêche électrique a permis de capturer et de mesurer plusieurs poissons d’espèces différentes en les immobilisant au préalable à l’aide d’un courant électrique appliquée dans l’eau. Sur les 726 saumons atlantiques juvéniles capturés, seulement deux sont morts par ce processus de capture.
La réalisation du projet n’aurait pas été possible sans la contribution financière de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique (FCSA) et l’Agence Mamu Innu Kakussesht (AMIK). Cette dernière a aussi contribué concrètement en greffant un de leur employé à l’équipe terrain durant tout le projet. Nous tenons également à remercier le support du professeur Maxime Boivin (Ph. D) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
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