Le Garrot d’Islande est un canard plongeur dont 95% de la population mondiale niche au Canada. Le statut de la population Est de l’Amérique du Nord est jugé préoccupant au niveau fédéral et vulnérable au Québec. Cette population compte environ 6800 individus, soit 2100 couples. Ce canard se rassemble à l’automne pour hiverner dans les zones côtières du nord de l’estuaire du Saint-Laurent. Des rassemblements assez importants ont été recensés en Haute-Côte-Nord, particulièrement dans certaines zones côtières des municipalités des Bergeronnes, des Escoumins, et de Longue-Rive.
Les principales menaces qui affectent cette espèce sont : la perte d’habitat de nidification par l’exploitation forestière et l’ensemencement des lacs sans poissons, ainsi que les déversements de pétrole. Ce canard est fragile, car il nécessite un habitat très précis pour se reproduire. Les femelles nichent à proximité de lacs préférablement sans poissons, à plus de 500m d’altitude, dans des cavités d’arbres matures.
Or, ce type d’habitat est assez rare et est menacé par l’activité humaine. Les lacs sont souvent ensemencés pour la pêche sportive et les arbres matures se font de plus en plus rares, dû à l’exploitation forestière, malgré les règlements présentement en place. C’est pourquoi l’installation de nichoirs adaptés, dans un habitat favorable, peut significativement aider le Garrot d’Islande à se reproduire.
Les sites de nidification de cette population se trouvent exclusivement au nord de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, dans la forêt boréale. Le territoire de l’OBVHCN se trouve dans la région occupée par l’espèce.
Quatre nichoirs ont été installés à l’hiver 2022, et les six autres au printemps 2022. Ces nichoirs seront suivis annuellement afin d’assurer l’intégrité des installations et vérifier s’ils sont utilisés par les garrots. Le secteur visé est dans la ZEC Labrieville, autour de lacs sans poissons. Le secteur de Labrieville a été victime d’un violent incendie en 2018 qui a détruit près de 13 000 hectares de forêt. L’ouverture du territoire facilite l’accès pour les prédateurs et augmente la récolte d’arbres par l’industrie forestière.
En collaboration avec Environnement Côte-Nord (CRECN), nous avons aussi été en mesure d’installer des caméras afin d’être en mesure de savoir si certains de nos nichoirs avaient été visités ou utilisés. Après vérification des photos par l’équipe du CRECN, aucun des nichoirs installés cette année ont été utilisé, mais quelques visiteurs y ont jeté un coup d’œil. Des Garrots à œil d’or a pu être observé, et des individus de garrot sp. (qualité de l’image insuffisante pour l’identification à l’espèce) ont été observés sur un autre lac.
Les nichoirs sont idéalement posés en hiver, car il n’y a aucun risque de déranger des oiseaux qui nichent, ou de tomber sur des chasseurs.
Nos partenaires sont la Fondation de la faune du Québec dans le cadre du programme Faune en danger par l’entremise du fonds pour la faune nordique, qui finance la majeure partie du projet, ainsi et la ZEC Labrieville qui nous ont aidés au niveau logistique ainsi que de généreux bénévoles qui nous assisterons pour l’installation des nichoirs. Merci aussi à Environnement Côte-Nord pour avoir permis l’installation de caméra.
Les nichoirs ont été gracieusement offerts par l’Organisme des Bassins Versants Manicouagan. Ils ont été fabriqués par des jeunes de l’école Saint-Joseph à Baie trinité, dans la classe de Mme Angela Lavoie.
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